[PAYS MALOUIN] L’aura du château et les rapaces de la Bourbansais menacés ?

Article du Pays-Malouin du 7 octobre 2015

Simulation par le propriétaire des lieux (en attente d’un constat d’huissier), de la ’co-visibilité’ de l’éolienne avec le château de la Bourbansais.

 

Une éolienne si proche de son château, Olivier de Lorgeril n’en veut pas. Pour le préjudice visuel qu’il dénonce, mais aussi par rapport à ses rapaces, en danger d’être broyés d’après lui. 2800 personnes ont signé la pétition intitulée ‘Non aux éoliennes aux abords du château et du parc de la Bourbansais’.

« Le château de la Bourbansais est le 12ème château privé le plus visité de France, avec 140 000 visiteurs par an », avance Olivier de Lorgeril, le propriétaire. Les éoliennes, il n’est pas contre, dans l’absolu, mais « pas n’importe où, ni n’importe comment », poursuit-il. Lancé en 2008, le projet est semble t-il ressorti des cartons il y a peu et se précise, soulevant les inquiétudes. Olivier de Lorgeril s’est livré à des tests visuels, « non encore validés par huissier ». « J’ai utilisé mon fameux ballon rouge qui est associé aux spectacles, et je l’ai monté à 120 mètres : l’impact visuel est incontestable, que l’on regarde côté sud ou côté ouest ; en l’occurrence, l’éolienne culminera, elle, à 145 mètres, soit la hauteur d’une demi Tour-Eiffel », expose t-il. Il dénonce « l’impact visuel, esthétique, environnemental » pour son château ; d’après lui, on verra au dessus de son établissement ce qu’il appelle cet « aérogénérateur industriel », et ce ne sont pas, selon lui, du goût de ses nombreux visiteurs. « Les Hollandais, les Anglais, tous les touristes qui viennent ici n’ont pas envie de voir ça quand ils viennent voir le château ! Les pales qui tourneront seront très visibles, puisque les retors, c’est-à-dire le haut du mat, arrive au niveau des cimes de mes arbres. Il restera cinquante mètres visibles au dessus de mes arbres », affirme-t-il.

Il met par ailleurs dans la balance les nombreuses contraintes que l’Etat lui impose pour entretenir son monument historique, classé depuis 1959. « Chaque personne a le droit de vivre dans un environnement de qualité, l’Etat a aussi des obligations ». Il ajoute à cela les routes qu’il faudra faire pour creuser et construire jusque dans les bois, « et les tranchées », et évoque l’impact écologique d’un socle de béton de 10 mètres, par 10 mètres, par 10 mètres.

Des rapaces en danger ?

Autre problématique soulevée par le chef d’entreprise : ses rapaces. La Bourbansais se caractérise en outre, en plus de son patrimoine et de son parc zoologique par son activité de fauconnerie. « J’élève 50 rapaces au domaine, dont des espèces menacées. Vautour fauve, le faucon sacre, l’aigle royal Nous les élevons, notamment pour la reproduction, et certains sont réintroduits dans un habitat approprié comme les Pyrénées. Je présente un spectacle de rapaces deux fois par jour en saison. J’emploie deux fauconniers à l’année, et cinq salariés uniquement sur cette activité entre avril et fin septembre ». Ses craintes ? « Comment voulez-vous que je puisse continuer à les lâcher dans la nature, alors qu’ils risquent de se faire broyer par les pales des éoliennes ? Même choses pour les cigognes, 12 cigognes qui font un ballet à la fin du spectacle ; ce sont de grands échassiers, en cas de rafales de vent elles peuvent être tuées par les éoliennes ». Il explique qu’en effet les oiseaux doivent« s’entraîner à l’année ; nourris au château ils reviennent toujours, mais peuvent sillonner les airs dans un rayon protecteur de 4 à 5 km, soit sur 20 km2 ».

Une page Facebook a été créée : Sauvons l’environnement du château de La Bourbansais. Par ailleurs, une pétition intitulée ‘Non aux éoliennes aux abords du château et du parc de la Bourbansais’a déjà récolté 2800 signatures.

Dans le nord de l’Hérault, des habitants se battent depuis plus de 12 ans contre trois projets de parcs éoliens, où entre-temps un couple d’aigles royaux, espèce très protégée, s’est installé. Au cœur « d’un domaine de toute beauté prisé des touristes en quête de quiétude et d’authenticité ».

A suivre à la Bourbansais…

V.D